vendredi 23 décembre 2011

Le comptoir au pouvoir

Ah les merveilleuses répliques de comptoir! plus isolées elles sont, plus hors contexte et incompréhensibles elles sont, plus on les aime pour leur poésie involontaire, leur philosophie faussement profonde. Le comptoir est l'ouvroir de pensée potentielle d'où jaillissent les plus étranges nouveautés. Tout le monde acquiesce et se renvoie une rasade, et repose sont verre d'un coup sec.
La philosophie de comptoir devient même le think tank officiel des décisions gouvernementales, tant elles ont l'air bien, ces pensées sans contexte. Un échange de tir à la kalachnikov fatal à un policier ? On promet des fusils à pompe capables de stopper une voiture d'une seule balle. Les gardiens d'immeubles ont du mal dans un environnement dégradé ? On leur permet le maniement du tonfa et des gaz incapacitants. Vous entendez à chaque décision le coup de glotte qui fait passer l'apéro, et le choc du verre sur le bois du comptoir ? Il y a de la violence ? On va rajouter de la violence, et ils vont voir qui c'est le plus fort. En plus, ces solutions là elles ont l'air bien, elles font plaisir le temps de les dire, et elles coûtent bien moins cher qu'une vraie solution, qui coûteraient du temps et des gens.
On n'a plus ni l'un ni l'autre, les élections approchent. Il faut s'activer au comptoir.

dimanche 18 décembre 2011

Je suis une fiction, et c'est très bien comme ça


C'est drôle, il y a en ce moment une polémique sur la notion même de roman, et je suis dedans. Si on regarde les prix d'automne, il n'y a qu'une fiction, moi-même, le reste, c'est "narrative non fiction", comme disent en leur langage les types du Mayflower. Du coup, on me pose perpétuellement la question de la documentation, soupçonnée d'être immense, alors que c'est un faux problème. On voudrais que mon livre aussi soit de la non fiction. Je résiste.
Je suis intimement persuadé que la littérature doit faire œuvre de regard sur la réalité, et aussi que la fiction a des rigidités qui cachent justement la réalité. Mais faut pas être naïf. J'ai toujours ri du bandeau "d'après une histoire vraie" apposé sur les affiches des hollywooderies, cela me paraissait un effort assez bouffon pour lester une intrigue molle d'un alibi de réel. Et maintenant, on voit apparaître ce bandeau sur des livres de littérature. J'en ris tout autant. Un soupçon règne sur la littérature [sic], mais de ces soupçons qui gouvernent les agents immobiliers : pour louer, il faut un garant, parce que le future locataire tout tremblant qui s'avance avec son désir d'habiter, il ne se suffit pas à lui-même, il lui faut des garants, derrière, qu'on ne verra jamais, mais on croit à leur puissance économique. Mais un livre est un livre, c'est tout. Qu'il soit tiré d'une histoire vraie ne lui apporte rien.
Alors quand d'aucuns affirment que l'on ne peut écrire qu'à partir d'une expérience réelle, car si on écrit sans y avoir été, on n'en a pas idée, et c'est une falsification éhontée de la réalité, cela me paraît être une méconnaissance absolue de : 1. La réalité, 2. La littérature, 3. La notion de vérité, 4. Le psychisme humain. C'est tout pour l'instant.
Dans Vie et Destin, de Grossmann, lors d'une discussion à la russe, arrosée, la nuit, de littérature, un commissaire politique affirme que si Guerre et Paix a de la valeur, c'est que Tolstoï y était, à Borodino. Les autres essaient de le détromper, dates à l'appui. Il insiste, la qualité du livre est une preuve : Tolstoï y était. Il se fâche. Les autres arrêtent de discuter. Il est commissaire politique, tout de même. On va pas risquer dix ans à Magadan pour les dates de Tolstoï.

dimanche 4 décembre 2011

Autoportrait au trouble de l'attention avec hyperactivité

J'ai trop de choses, je crois. J'avais une télé, l'autre jour. Alors avant d'y aller, machinalement, je passe un coup de tondeuse ; je pense à autre chose, je dois y aller dans le quart d'heure ; et je sens que la barbe ne résiste pas de la même façon. J'arrête brusquement et voit avec horreur la trace de la tondeuse comme un passage de moissonneuse, bien droite, bien nette, bien rase. J'avais oublié de mettre le sabot qui régule la coupe. J'essaie d'améliorer, et la batterie se vide, la tondeuse s'arrête. Je suis donc à dix minute d'une télé, avec un beau sillon net dans la barbe, et une tondeuse à plat à la main. Pas grand chose à faire ni à améliorer. Cauchemar du direct. Je noue une écharpe, espère qu'on me prendra de l'autre profil, et j'y vais. Personne n'a rien remarqué.

mardi 29 novembre 2011

J'en suis à ramasser les moments trouvés

Je cours et je n'ai le temps de rien. Je ramasse les instants comme des pièces de monnaie trouvées dans la rue : rares, brillants de loin, et ça fait merveilleusement plaisir, plus par l'heureuse surprise que par la valeur faciale; ou leur durée. Mercredi j'avais un rendez-vous et le train, aidé du taxi, m'y a emmené avec une heure d'avance. J'avais une heure, rue Oberkampf. Alors je suis allé me promener, il y avait du monde, des cafés ouverts, je me suis assis, et puis j'ai fait ce que j'aime faire : rien, regarder, griffonner au stylo bille sur mon Quo Vadis que je sortais souvent et que je ne sors presque plus. Mon téléphone s'agitait, mais qu'est-ce que j'en avais à faire ? A l'heure dite, j'ai rangé, j'allais partir, j'ai regardé le téléphone : les appels en absence s'accumulaient. Mon rendez vous, qui savait l'heure d'arrivée du taxi, s'inquiétait de ne pas me voir paraître avec une heure d'avance. Il me croyais perdu, pensait son direct foutu. Je l'ai rassuré sur le chemin. J'étais content d'avoir vu la Chinoise d'Oberkampf. Ce moment sans rien, un peu volé, brillait comme une petite pièce trouvée dans la rue.

jeudi 10 novembre 2011

Le grilladaire annonce l'apocalypse

Mon boucher m'apprit que c'était bientôt la fin, ce soir peut-être, ou dans la nuit. Les astronomes avaient repéré un astéroïde de 450 km de diamètre, qui devait passer à 2 000 km de la Terre, ce qui n'est rien; et s'ils s'étaient un peu trompé dans leurs calculs : paf. Il ne resterait pas grand chose. Alors j'ai pris un assortiment de museau de bœuf et de salade de pieds de veau. Mon boucher tout en me servant admit préférer la côte de bœuf pour cette occasion. Pour le vin, nous tombâmes d'accord pour un côte du Rhône profond et poivré. Ce serait en tout cas une belle apocalypse lyonnaise.

dimanche 9 octobre 2011

Les dents le splus terribles sont intérieures

Au Museum, un homme en blouse blanche, penché dans la gueule ouverte d'un crocodile géant du Jurassique, lui astiquait les dents au pinceau, et plaçait quelques prothèses de résine là où on n'avait pu trouver les vraies. Blandine qui parle à tout le monde vient le voir, et lui demande si ce n'est pas un peu cauchemardeux de travailler ainsi dans la gueule du monstre. Lui se redresse, la regarde gravement, et lui dit qu'il est aseez torturé pour n'avoir pas besoinde gueules fossile pour faire des cauchemars. Il y eut un silence. Il eut un sourire en coin, et repris l'asticage au pinceau des dents dont chacue avait la taille d'un couteau de cuisine.

lundi 3 octobre 2011

La cour de récréation est une école de guerre

Dans une controverse, les adversaires ont la hauteur de leurs arguments. C'est dommage; on aimerait en avoir à sa taille, des adversaires. Tout le monde alors grandirait. Alors qu'à vouloir rapetisser, on reste petit. Mais bon, à chacun de choisir son ampleur.

samedi 1 octobre 2011

On ne prête qu'aux riches

La nouvelle people du moment est la révélation du pourquoi Carla a épousé Nicolas. On se demandait pourquoi, en effet. L'érotisme du pouvoir était une raison, mais on se demande si c'est bien suffisant. On était perplexe. Et puis Carla a tout révélé : dans les jardins de l'Elysée, il lui montrait les fleurs. Et il savait leur nom en latin, et des détails sur les roses et les tulipes. Mon Dieu, pensait-elle, il est président et connait tout des fleurs ; il faut que je l'épouse. Je lis cette nouvelle avec une légère amertume dans mon rire. Moi qui ai fait de la botanique jusqu'à plus soif, je n'ai jamais récolté pour prix de toute ma science qu'un soupir un peu condescendant. La botanique n'attirait pas. Et s'il m'est arrivé de faire quelques galipettes parmi les fleurs, c'est sans penser à savoir leur nom, et en les écrasant sans égards. J'ai un peu oublié tout ça. Du coup, maintenant, quand il m'arrive de dessiner les merveilles de la botanique, je leur invente un nom qui leur va. Personne n'ira y voir, et cela impressionne toujours ceux qui ne savent pas. Il est fort, Nicolas.

lundi 26 septembre 2011

Avoir écrit empêche d'écrie, c'est le drame du moment

Ce n'est pas moi, bien sûr...l'effondrement de mes carreaux de chocolat en Nutella n'en est pas encore à ce point, mais c'est un peu mon problème. A force de courir ici et là sur la plage, je ne sais plus bien où est ma serviette. J'aspire à ce petit coin joliment ourlé, le petit coin rectangulaire de sable à moi où je pourrais me poser, et fermer les yeux, et dormir au soleil. Mais où est-il ?

mardi 13 septembre 2011

Le rire pénètre là où le sérieux s'écrase sur la banalité convenue

C'est fou le nombre d'ennemis que je me suis fait en simplement riant. Il y a ceux qui croient que je me moque, mais le malentendu est vite dissipé s'ils ont un peu d'oreille : je n'ai pas le rire grinçant.
Mais il y a les autres, ceux aimés de passions tristes qui réduisent l'âme.
" ça vous fait rire ?
- ben...oui...
- Moi, ça ne me fait pas rire.
- Ah ?"
Le rire est un instrument de connaissance, crétin.
Ceux-là seront engloutis par le monde toujours mouvant, et je flotterai.

dimanche 11 septembre 2011

La machine à frissons

La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire.

Si l'on appelle liberté, non seulement la puissance de se soustraire au pouvoir, mais aussi et surtout celle de ne soumettre personne, il ne peut donc y avoir de liberté que hors du langage. Malheureusement, le langage humain est sans extérieur : c'est un huis clos.

...il ne reste, si je puis dire, qu'à tricher avec la langue, qu'à tricher la langue. Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors-pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je l'appelle pour ma part : littérature.

C'est chouette, ça, c'est Barthes.
On ne peut faire autrement que parler, et parler enferme ; alors il faut parler autrement, tordre la langue qui n'est pas faite pour ça jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose d'imprévu, comme du jus, ou du sens. Alors un petit peu de lien se tisse. etceci, comment le faire, sinon avec une langue qui s'enracine très profond, bien plus en dessous encore que la conscience.
Je suis monolecte, c'est un handicap un peu ridicule, je sais. Mais à un moment de ma vie, au moment où j'aurais pu apprendre d'autres langues, je me suis dit que seulement en celle là je pourrais détecter les frissons qui la parcourent.
En cela, la langue, non pas comme édifice de grammaire mais comme instrument résonateur, me fonde. Avec ceux qui la parlent, nous partageons des frissons.

mercredi 7 septembre 2011

Grand mélange

Cette nuit j'ai fait un rêve très étrange : je rêvais que dans la presse étaient publiés des articles élogieux à mon égard; et cela me faisait plaisir. C'est très étrange, de rêver avec un plaisir plein de naïveté et de fraîcheur, de ce qui se passe dans la réalité. D'habitude, on rêve d'autre chose que de la réalité.
Et c'est qui, cette fille ?
Je n'en sais rien.
Elle vient d'un rêve, aussi ?
Je ne sais pas ; je ne fais pas bien la différence, en ce moment.

dimanche 4 septembre 2011

Griffonages en marges


Bon, fini la rigolade, fini les grands ciels où se déplacent les mouettes, fini l'espace où l'on peut déployer ses ailes sans gêner, sas rien cogner, et il y a même de la place pour des nuages.

Voilà d'autres lieux plus réduits, où le ciel est ce qu'il y a peut-être au-dessus de plusieurs couches de plafonds, on est pas sûr, et en plus il est gris, il est bas, et les oiseaux qui restent se cognent, alors ils vont à pieds. L'animal principal change.

Et oui, c'est la rentrée chez les tueurs de rats, les disséqueurs de grenouilles, les effeuilleurs de marguerite, les coupeurs de foie en petits cubes dans des tubes en verre. C'est la rentrée. Prenez une feuille.


mardi 30 août 2011

Des fois, c'est pénible d'aller avec moi au cinéma

Nous sommes allés voir Cap'tain America avec Constantin. En sortant, j'ai trouvé des cartons bien épais, qui pouvaient servir à quelque chose dont nous avions besoin, alors j'en ai pris. Nous sommes rentrés, moi avec un gros carton aplati sous chaque bras. Il faisait un vent léger dans les rues, qui soulevaient mes cartons, et un beau soleil de fin d'après-midi. Je battais des ailes sans efforts. Je me mis à gambader en braillant "Cap'taine France ! aux ailes de carton !". Constantin marchait un peu devant, absorbé dans sa messagerie pour ne pas voir. Il désapprouvait en gromelant. J'ai arrété.
Sinon, Captain America, c'est encore un film de décorateur et de costumier, de graphiste aussi. Je crois que la grève des scénaristes continue à Hollywood. Mais la 3D convient parfaitement à une adaptation de comic : on peut construire des plans successif cmme dans les cases, des mouvements dans l'espace, c'est chouette. Mais l'ensemble est quand même un peu con. Le générique de fin, par contre, à partir d'affiches de propagandes des années 40, est magnifique. Mais j'adore les affiches de propagande.
En rentrant, j'ai posé mes cartons sur le palier. Nous n'en n'avions pas besoin, finalement.



dimanche 28 août 2011

Langue embarrassée

A Orsay il y a ce tableau étrange que l'on appelle étrangement "L'origine du monde". Je dis étrangement car l'explication obstétrique qui vient à l'idée n'épuise pas le problème. Quand je pense qu'il fut secret, ce tableau, et maintenant des milliers de personnes le regardent en face. Il fut peint pour un viveur Second Empire, qui le gardait pour lui, il fut propriété de Lacan, qui le cachait derrière un autre. Et maintenant, démocratiquement, tout le monde le voit. Nous qui regorgeons d'images, et même d'images de ce genre facilement disponibles, restons hypnotisés par celui-là. Le tableau donne davantage de présence que la photographie. La vigueur de Courbet jaillit du modelé, de la texture, la peau frémit, les voiles tremblents, le drap froissé dégage peu à peu une odeur familière. Je reste un peu con, mot stupide ici, devant ce tableau sans tête. Devant ceci, j'ai l'habitude de mieux connaître la personne. Un Américain m'aborde avec un caméscope à la main. Il veut savoir si je parle anglais, il fait un reportage sur la réaction des gens devant ce tableau-là. Mais "But alors...I am french !", je ne peut pas dire grand chose dans cette langue là; de langues, je n'en ai qu'une, et c'est déjà pas mal. Je le regrette un peu. Il me remercie et s'éloigne. Ensuite, il trouve une Chinoise plus polyglotte et il la filme.

mercredi 24 août 2011

Personnage de peu de traits

A la plage quand on a fini de se baigner, il n'y a pas grand chose à faire, et il y a plein de gens. Alors on peu dessiner. Mais chipoter sur les textures et les ombres, fait trop chaud pour ça. Alors hop ! un trait suffira bien. Un jour que Bach avait particulièrement bien joué, on lui demanda comment il faisait. il répondit qu'il fallait juste pousser la bonne touche au bon moment. Voilà qui cloue le bec. C'est pas que je me prenne pour Bach, juste finalement, en toutes matières j'aime la ligne claire. Le trait qu'il faut, finalement : c'est celui-là le bon.

vendredi 19 août 2011

Boire ou lire peuvent se faire sous la canicule


Allez, les affaires reprennent. Moi qui me réjouissais de ne pas avoir vraiment sué de l'été, et bien ça vient. Une masse d'air a chauffé au dessus de l'Espagne, paraît-il, et s'est déplacée jusqu'ici. Elle ne bouge plus.


Il est temps de boire des jus de couleurs vives dans les jardins. Ceux-là étaient Place des Célestins, serrés sur le même banc, buvant avec une raclement de tuyauterie continu qui faisait un bel ensemble. Leurs corps serrés faisait de beaux entrelacs, beaucoup trop difficiles à dessiner pendant le temps qu'ils restèrent là. Entrelacs est un beau mot, mais pas facile à tracer.


Lui au moins sur un autre banc ne bougeait pas. Sait-on ce que le corps fait quand on lit ? Lui devait l'avoir oublié. Il ne bougeait rien, que son pouce gauche pour tourner les pages; le tracé du corps est bien plus précis. Je ne sais pas ce qu'il lisait.


vendredi 29 juillet 2011

La radio avec l'image

Chouette, je suis passé à la radio. J'ai toujours adoré les radios qui parlent, jamais compris l'intérêt de celle qui disent "plus de tubes, moins de blabla", moi j'aime que le blabla, la voix humaine qui dit des choses. Hors donc, j'étais dans le studio où l'on parle, c'était intense et bien, une drôle d'expérience de parole continue, sans temps morts, chaque instant occupé comme dans une chambre japonaise où l'on range tout bien, et ça reste quand même élégant. On m'avait dit avant que je parte : "Mais tu y va avec ces chaussures là ? (c'était désapprobateur) - Tu parles, rétorquais-je, à la radio ça ne se voit pas." Tu parles, oui.

mercredi 27 juillet 2011

Drames ruraux et inconnus


Dans les villages maintenant, même petits, même loin de tout, même nichés dans la campagne avec à peine le clocher qui dépasse, la plupart des maisons sont rénovées. Et quand une rare maison ne l'est pas, on pressent à des signes divers qu'un drame juridique a empêché qu'on la rénove, ou qu'on la vende et qu'elle se rénove. Celle là était à demi rénovée, avec les portes refaites mais le toit qui s'effondre ; et dans le petit jardin derrière, en friche, une caravane penchait, envahie d'herbes qui montaient comme une marée, une de ces caravane que l'on pose derrière la maison en chantier, pour pouvoir loger pendant les travaux. La hauteur des herbes montrait qu'on n'avait pas travaillé depuis longtemps. je ne sais pas à qui elle appartient.

dimanche 17 juillet 2011

Drames rurauxx


Il s'en passe de belles dans l'enclos. Mais la surpopulation, c'est bien connu, exacerbe les tensions. Et les oiseaux de basse-cour, c'est bien connu, manquent de cervelle. Ils font ce qui leur passe par la tête. Et c'est pas joli joli; ou c'est un peu con con.

dimanche 10 juillet 2011

Héroïsme de papier

Croqueur public, c'est un peu comme reporter de guerre : faut trouver le bon angle, et être près; prêt aussi, d'ailleurs, parce que le sujet part vite. Mais là, j'étais sous la télé, au dessus de moi il y avait le match, ils n'allaient pas partir comme ça. Je ne sais pas s'il me voyaient, s'ils remarquaient ce que je faisais, s'ils s'en foutaient. Mais j'étais au bon endroit.

lundi 4 juillet 2011

C'est la posture qui fait le métier

Au dernier jour, les réunions sont parfois longues. D'aucuns prennent des notes ; d'autres sortent feuilles et crayons. Souvent les notes prises commencent bien, avec date et titre, puis quelques lignes denses, puis tout se délite en pointe, l'encre n'atteint pas le bas de la feuille, des griffonnages apparaissent, parfois de simples tourbillons comme des graffitis de téléphone. Ce qui compte, c'est la posture.

vendredi 1 juillet 2011

Déguisement, parce que le romanesque, ça doit rester fun...

Et voilà, c'est fait....signé, envoyé....le livre va suivre son cours....quand je pense que c'est moi qui ai écrit ça....quand je vois mon nom sur la couverture, c'est un moment étrange...mais je m'y habituerai. Pour l'instant, je suis un peu fatigué. C'est usant, d'écrire un roman.

lundi 27 juin 2011

Les cobayes prennent la pose

Rien de tel qu'une petite réunion : le gens sont assis, ne bougent pas, regardent celui qui parle et pas celui qui les croque. Et là, en plus, je ne les connaissais pas, alors ça change de dessiner toujours les mêmes collègues. Croiser de nouvelles têtes augmente les possibilités graphiques. C'est bien, la nouveauté. Quant aux intertitres, ils montrent, à ma surprise au fond, que l'immense créativité lexicale des sciences est une ressource poétique inépuisable. Je me demande si mon goût pour les sciences de la nature ne tient pas en grande partie à leur vocabulaire.

dimanche 26 juin 2011

Eponge, couches culotte, et terre brûlée

Y a pas à dire, c'est un peu emmerdant, les enfants...mais on l'oublie. Ils ne sont pas méchants, non, mais c'est la vie qui déborde. En une fraction de seconde le verre de grenadine est une piscine où l'on plonge, l'assiette de purée est un champs enneigé prêt à la bataille de boules de neige, la crêpe au Nutella est un trésor que l'on serre très fort, que l'on mord, et la pâte à tartiner sort par l'autre bout. J'avais lu une nouvelle de Bobin où il racontait aller jouer avec des enfants, pas les siens, et il les ramenait tout sales aux parents...et les parents ronchonnaient, les rabat-joie, parlaient lessive alors que lui rendait les enfants heureux. Le con. Il disait ne pas avoir d'enfants lui-même, d'ailleurs. L'éclaboussement et le renversement général de tout, ça lasse au bout d'un moment. Il n'y a aucune méchanceté là-dedans, juste la vie qui déborde. Mais vivre avec l'éponge à la main, ça finit par donner une couleur paranoïaque à la vie. Quand le grand était petit, on dégageait autour de son siège, à table, une surface en demi cercle dont le rayon était la longueur de ses bras. Là, il n'y avait rien. Mais on oublie, tout ça. On ne sait même plus où on a mis l'éponge.

lundi 20 juin 2011

Le doux murmure du passé


Je n'avais pas entendu prononcer le nom de Saussure depuis des années. Depuis des dizaines d'années peut-être. Je l'entendais souvent par la bouche de mon père, et sûrement aussi par celle de son pote le prof de philo. Celui par qui je l'ai entendu, cette fois-ci, c'est un monsieur à l'air doux, un peu âgé mais des cheveux blanc en arrière, et des lunettes d'intellectuel, de ceux qui sont passé par l'université quand on parlait de structuralisme et de linguistique. Il disait ça comme une citation antique à une jeune femme, et elle avait l'aire de le découvrir. J'ai été heureux d'entendre à nouveau ce nom. Amusé aussi, de sa longue disparition.

mardi 14 juin 2011

Retour au marbre

A Saint Pierre aux liens, il y a la statue de Moïse. Celle de Michel Age, pour Jules II, que Freud théorisa avec beaucoup de volubilité. C'est étrange d'être devant ça, une statue archi connue, archi photographiée, archi commentée, qui en devient presque une abstraction, et elle est là, en marbre, dans un coin pas très éclairé d'une église qui ne paie pas de mine, dans laquelle on rentre par une petite porte latérale touillée, en haut de quelques marches. Et devant la statue, il y a un panneau hilarant : " Il est interdit de stationner devant la statue de Moise pour donner des explications aux groupes". Alors que justement, cette statue là est à la source d'un fleuve infini de commentaires. Mais non : silence. Débrouillez vous devant le marbre. Alors vite fait, je le croque.

mercredi 8 juin 2011

Affaire DSK : le concombre tueur plaide non-coupable

C'était bien, cette histoire de concombre tueur...bien mieux que "graine germée tueuse", quoique "soja tueur", ça fait rêver aussi....mais ils sont tous innocenté. Même DSK s'innocente. C'était pas lui. Ou pas de son plein gré. Enfin il ne croit pas. Est-ce que les pub de déodorants pour hommes pourraient être attaquées en justice ? Celles où on voit la dame s'évanouir en sentant une aisselle qui sent l'Axe. Peut-être est-ce ça. Une intoxication médiatique. Je me perds en conjectures.

samedi 4 juin 2011

Le mystère des poils surnuméraires


Je possède à peu près la même chose : une toison que j'ai du mal à maintenir sous ma chemise, elle dépasse toujours, il faudrait que je boutonne jusqu'en haut, et là j'étoufferais. Alors ça dépasse, en blanc en plus, comme une queue de lapin qui ne serait pas au bon endroit. L'autre jour alors que je faisais sauter ma petite nièce de trois ans sur mes genoux (ce n'est pas une expression toute faite, on chantais "Adada sur mon bidet, quand il trotte il fit des pets !", et là : Yooouuuuu ! bascule en arrière, et gros rire. Allez, encore !), donc, elle se rassoit un peu, puis me regarde, regarde fixement l'ouverture de ma chemise, et approche un petit doigt timide: "Tonton Lessi, c'est à toi, ça ?". J'ai failli en étouffer de rire à mon tour. On ne me l'avais jamais dis si nettement, que ma toison pectorale était étrange, pas humaine peut-être. Les bonnes questions sortent de la bouche hilare des enfants.

mardi 17 mai 2011

DSK est-il, comme tous les hommes, selon les femmes, un chimpanzé en rut ?

Les rapports entre les sexes sont un mystère insondable, les couples sont des objets aussi fondamentalement opaque que les monades de Leibniz, que l'on ne peut pas regarder de l'intérieur. Que s'est-il passé dans la suite 2806 du Sofitel de Manhattan ? On ne le sait pas, on a des témoignages, des éléments matériels. Rien qui dise ce qui s'est passé, il faut l'inventer. Le travail policier a ceci de commun avec les Sciences de la Nature qu'il faut dans les deux cas inventer une histoire à partir d'indices. Dans un cas, reconstituer ce qui n'a pas été vu, et de l'autre, reconstituer une loi naturelle, invisible. Mais on sait, quand on pratique les sciences de la Nature, qu'un même ensemble d'indices est compatible avec plusieurs théories. Il est toujours édifiant d'ouvrir un manuel de sciences anciennes : les mêmes expériences sont interprétées totalement différement, sans qu'elles ne changent. le récit théorique change, pour des raisons diverses, purement théoriques le plus souvent, et les observations, bonnes filles, s'adaptent. Du coup, que s'est-il donc passé dans la suite 2806 ? Le récit qui en est fait paraît énorme. DSK est-il à ce point frapadingue, d'agresser une femme de chambre dans un grand hôtel d'une grande ville où rien n'échappera à la police, où rien ne lui sera pardonné ? S'il a fait ce qui est raconté, il est hors du comportement humain normal. Et pour un homme qui bon an mal an a eu la carrière qu'il a eu, cela pose question.
Allez voir , un récit alternatif, purement hypothétique, mais intéressant. Et lisez les commentaires. Car pourquoi croit-on le récit des événements de la suite 2806 ? Parce qu'on pense que les hommes en général, et DSK en particulier, sont tous plus ou moins des chimpanzés en rut; parce qu'on pense que ne pas croire le récit de l'employée, c'est ne pas rendre justice aux femmes maltraitées, et cautionner la violence masculine ;
parce qu'on croit que la justice, si elle inculpe, c'est qu'elle a ses raisons. Aucun de ces trois partis pris n'est autre chose qu'un parti pris. Ce qui se passe entre les gens est insondable.

dimanche 15 mai 2011

Google Earth vécu en vrai

Au café de la Mairie, haut lieu de la caféité, c'est à dire du bonheur d'être en toute tranquillité parmi ses semblable sans que cela n'envahisse, on le sait, qu'il sont corses. Une grosse carte est au mur, et des photos, et même une table en marbre a été peinte avec la silhouette de l'île. Du coup quand on est passé au dessus, je l'ai bien reconnue, l'île. Sous l'avion passait le long doigt du cap corse, on voyait les routes dans le maquis, on voyait l'ensemble, et des nuages stagnaient sur la côte est, faisaient un bourrelet de coton sur la crête centrale, et toute la côte ouest était au soleil. Je ne sais pas à quelle altitude nous étions, et cette conne d'aile tremblait.

vendredi 13 mai 2011

La CNV permet de ne pas cogner tout de suite

Un petit dessin de circonstance, pour une affiche qui promeut la CNV....Bon, en tant que thérapie, j'y crois pas des masses à la CNV, parce que je ne crois pas trop à la conscience et à l'introspection pour se connaître. La CNV, comme beaucoup de thérapies, ignore les ruses de l'inconscient, les déplacemements, inversions, condensations, toutes les figures littéraires qui sont le quotidien du soi, et qui utilise pour chiffrer les choses importantes, et que la littérature utilise bien mieux que la CNV. Mais comme méthode de communication simple à comprendre bienveillante pour apaiser les conflits dans une institution, la CNV est tout à fait performante. Donc je promeut.

mercredi 11 mai 2011

Les diapos de vacances

La première terrasse trouvée fut délicieuse, une buvette sous les pins du Parco di Traiano, où il faisait juste bon, soleil sans griller, moment miraculeux de l'année où la lumière ne brûle pas, montre simplement l'éclat des choses et on peut rester. Dans quinze jours, je pense, on ne traînera plus au soleil. La température m'inquiète en ce moment : je sens que je vais avoir chaud pour trois mois.

mardi 3 mai 2011

Le jour de la fin de l'hiver

Un peu de retard, dessins pas à jours...il date celui-ci. Il fut fait sur le motif, comme disent les peintres qui vont dans l'herbe, sur une terrasse de la place Carnot. C'était le premier jour de soleil après ce qui me paraissait un hiver immense, long et gris, avec un ciel bas, et puis lourd, qui ressemblait à un couvercle, et là, hop, le dehors était brusquement fréquentable. Cela allait mieux. Cela valait bien une bière.

dimanche 1 mai 2011

L'huître, ouverte, regarde passer les gens


A la buvette du marché, à côté de la Saône qui coule sans se presser, on peut le samedi boire un verre, et commander une assiette d'huîtres à l'huîtrier établi juste à côté. En cette saison, il fait juste le soleil qui faut, pour chauffer doucement sans brûler, et que la fraîcheur maritime des huîtres soit comme une douche légère, qui rafraîchit d'un soleil pas trop fort. J'aimerais que nous soyons suffisament au Nord pour qu'il ne fasse pas plus chaud.
Le dimanche, on pourrait aussi, mais il y a trop de monde. Les gens, debout, font la queue.

On regarde passer les gens avec leurs cabas vides, les autres, plus matinaux, avec leurs cabas pleins. On écoute les blagouzes des vendeurs, lourdinques, mais qui parviennent à une certaine poétique quand on les écoute longtemps, avec un verre de blanc : toujours répétées, elles deviennent des objets denses, qui perdent leur sens. L'huîtrier, couteau d'égorgeur de mollusques à la main, attend le client. Il ressemble à Robert Charlebois avec un tablier en plastique. Qui est Robert Charlebois ? Ah ? On ne s'en souvient plus ? Consultez l'encyclopédie musicale en ligne de Tb-ruiz. Il y est.

vendredi 29 avril 2011

L'humour, c'est chiant

Un jour j'ai dis un truc que mes enfants ont du prendre comme une provocation préalzhaimerienne : "L'humour, c'est chiant", leur ais-je dit. Maintenant, je fais le lien avec ce qu'écrivait Kundera dans le livre du rire et de l'oubli, que j'ai mis longtemps à comprendre : "l''imbécillité de la musique", à propos de la sonorisation de tout.
Parce que c'est chiant, l'humour, comme est imbécle la musique en fond sonore partout. Parodies, re parodies, contre parodies...tout y passe en permanence, video gag général en flot continu sur internet, plusieurs gags par jour qui font le tour du monde, et ils regardent ça pendant des heures, cherchant à rire, cherchant leur rire du jour. Comme si on cherchait un peu d'émotion musicale à écouter pendant des heures de la musique d'ascenseur ou de centre commercial.
Mais le truc dont j'ai le plus horreur, mais une horreur viscérale, un peu névrotique, c'est que l'on me propose de regarder des vidéos drôles sur Youtube. "Tiens, viens voir ! Regarde celle là, elle est énoooorme !" J'essaie de dire non, mais on insiste "Tu vas voir, tu vas te marrer ! " et par politesse je cède. Et je regarde, j'attends que ça se termine. Toujours je trouve ça rasoir, pas dans le principe, mais d'être avec quelqu'un et de passer notre temps à regarder ça. Je préférerais tellement que l'autre me raconte des blagues, même des pas drôle. Mais là je suis coincé, obligé de voir un truc, obligé de garder mes yeux sur l'écran, et la seule chose que je vois, c'est le temps restant qui trop lentement diminue. Quand enfin ce moment d'humour de centre commercial cesse, je marmonne quelque chose, toujours par politesse, soulagé que l'on reprenne enfin le cours des rapports humains.

lundi 18 avril 2011

Parfois la provocation provoque

Ado, je ne lisais que de la science fiction. Jusqu'à vingt ans, où je lus Gatsby le Magnifique. Ensuite, j'ai lu beaucoup. Il me reste un goût pour les accessoires de l'espace, mais je n'en lis que très peu. Presque jamais, en fait. Je vais juste voir des films, parfois. J'ai même emmené les garçons voir World invasion, ils se demandaient pourquoi. Je leur ai dit que j'aimais bien les invasions d'extraterrestre ; mais là j'ai été déçu. Je crois que si je ne lis plus de science fiction c'est qu'elle n'est pas à la hauteur de la réalité. Comme le monde s'est agrandi, avec plein de nouveaux pays, et plein de situations folles, les petits romans vite fait peinent à faire mieux. Il suuffit de regarder l'aéctualité et de se servir.
Tiens: la une de libé : à Avignon, bagarre entre des gardiens de musée et des cathos. Les cathos protestent contre une photos et l'abiment. Il y a des protestations contre l'obscurantisme. La photo : un crucifix dans un verre de pisse. Bon. Comment débattre de ça ? Comment prendre position ? Vous êtes pour ou contre le verre de pisse ? Vous êtes pour ou contre les coups de mateau sur les cibachrome ?
On peut faire jouer son joker ?


mercredi 13 avril 2011

Il est des actes dont on ne peut imaginer qu'ils aient une durée

La fonction graphique est un peu perturbée...mmmmh....je m'occupe d'écrits, ces temps ci. Du coup, j'apprends des choses que j'ignorais. J'ai appris d'une source autorisée (une correctrice tout à fait sérieuse, et le Grand Robert le confirme) que le verbe foutre n'a pas de passé simple, juste un imparfait. On ne peut dire "je foutis", alors on dit "je foutais", c'est la rêgle, et je reste pantois devant la règle. Quand on pense au sens de ce verbe sans passé simple, on peut se demander si l'existence du seul imparfait n'est pas un acte pur et simple de propagande machiste; car faut pas rêver. Les grammairien n'auraient ils aucune notion de physiologie ? Ou bien ne pratiquent-ils pas les verbes dont ils parlent ? je m'interroge.

dimanche 13 mars 2011

Un trait de travers

Bon, ça sent l'absence, mais une grippe me colmate depuis un moment, on ne m'entends plus parler. Et puis mon petit robinet à verbe est occupé, ces jours, à d'autres tâches qui en absorbent toute la production. Alors, pour patienter, je vous mets des petits dessins de Tai chi.

Je ne suis pas extrêmement fier des traits horizontaux en travers. Comme me l'a fait justement remarquer quelqu'un qui les voyait : "Et là, c'est le Chi ? Pourquoi pas. Au départ, je ne savait pas comment habiter l'espace autour des figures. Alors je fis un trait. Puis il ondula et gonfla. Du point de vu du sens, c'est un peu con, du point de vue graphique, ça marche à peu près.
Bientôt, tout ira mieux.

dimanche 27 février 2011

Encore un dimanche à la taverna

Pas beaucoup dessiné ces derniers jours, mais j'ai pensé aux musiques de l'arc balkano-pakistanais. Je ne sais pas si ça a été conceptualisé, mais j'ai les mêmes frissons à l'écoute de ce qui va de Mostar à Lahore, passant par Le Pirée, Istanbul et Tabriz. J'y trouve quelque chose de commun. Quoi ? Mon frisson. Pour dire plus, il faudrait être musicologue. Et puis j'aime le rapport à la musique, à ce qui se dit, à comment elle est faite. Si j'étais un peu musicien, j'en ferais comme ça.

Pour le fun, juste quelques videos croquignolettes, à propos de rebetiko.




Là, tout y est jusqu'à la caricature : le chanteur lent, l'air screugneugneu, qui chante "Mon ami le pêcheur Sideris" comme si sa vie en dépendait, la voix rauque, la chanteuse aux traits sévères, la musique répétitive que l'on veut encore réentendre, le type qui se met à danser, l'ambiance glauque ; et quelque chose passe.



Encore Christos Konstantinou, mais en solo dans le noir. Ce que j'aime c'est la tension rythmique, comme un rebond infini sur les cordes, un genre de blues, mais qui m'emporte davantage.



Et puis là, le concert de fin de banquet, Stelios Kazandzidis himself, avec sa voix.
Il y a quelque chose dans ces voix là, quelque chose de grave, de continu, de modulé qui est d'une puissance prodigieuse. Si on suit le fil, on va loin.

lundi 21 février 2011

Les gens ont parfois d'étranges compétences

J'ai encore foiré la ressemblance, mais c'est un dessin du dimanche soir. Alors forcément. Forcément quoi ? Ben c'est rapide, c'est tard, c'est distrait, c'est sans échauffement. J'ai pris une photo dans mon grand cahier de photos découpées, dont je ferais un jour un dessin, et j'ai dessiné, pas très bien, Alem Quasimov. Il chante, il est azéri, et je crois que c'est d elui, le premier CD que j'ai acheté, qaund j'ai eu enfin un lecteur de CD. Je ne me souviens plus exactement pourquoi lui, à l'époque. Mais je me souviens, un soir, que je passais ça, et puis quelqu'un me demandait si c'était arabe, alors j'ai répondu que non, azéri, comme s'il avait confondu une vache et une girafe. Il m'a dit dit : "Mais tu fais la différence ? - Ben oui, ais-je dit d'un air évident. Tu vois bien que la girafe c'est pas pareil que la vache. Bon, j'ai pas dit ça, mais le ton avec lequel je disais ben oui voulais dire ça. Je l'ai regretté un peu, après. Il y a vraiment des gens qui ne font pas la différence entre la musique ouzbèke et la musique anatolienne, le qawwali et le mugham. C'est pas si évident. Et je ne sais même pas pourquoi j'aime ça, moi qui en dehors de ça ne suis pas si musicien.


mercredi 16 février 2011

Les arbres où attacher mon hamac

Cherchez donc sérieusement une réponse sérieuse à cette question banale....et "ailleurs" ou "dans les pensées" ne suffira pas : car c'est où, vraiment ?
Je suis passé hier dans une librairie, et j'ai vu que Antunes et Pynchon avaient sorti un nouveau livre chacun. Je les ai soulevés, feuilletés, et reposés. Je ne sais pas combien j'en ai lu, de chacun; pas tous, je sais. Je me suis dit à ce moment là, que finalement, au lieu de chercher toujours des livres neufs, je pourrais lire pour le restant de mes jours Antunes, Pynchon et Dostoïevski.
Je sais que j'y serais bien, et que je n'en aurais jamais fini. Pourquoi chercher alors ?

vendredi 11 février 2011

Les zigzags de Sarkozy sont-ils de vrais mensonges


Je n'ai pas tout regardé, juste un peu, quand il parlait des magistrats. Le mouvement des magistrats m'impressionne, parce qu'il n'y a pas de corps plus calme, plus proche du pouvoir (les gendarmes, peut-être ?), et ils sont presque tous en grève. Sarkozy, hier, se répète : s'il y a eu faute, il y aura sanction. Finalement, on ne peut pas lui donner tort : s'il y a eu faute, qu'il y aie donc sanction. Sauf que le problème n'est pas là : il tente d'individualiser le problème, feint de croire qu'il y aurait faute humaine individuelle, alors que tout le système prend l'eau. Et quand un système marche mal, les erreurs arrivent sans qu'on les provoque.
Ensuite, il dit, l'air sûr de lui, que les moyens, il préfère les donner aux chômeurs, plutôt qu'à des gens qui un un poste, un statut, la sécurité de l'emploi. Voilà qui a l'air bien. Sauf que jamais les magistrats n'ont jamais rien demandé pour eux : juste du personnel pour traiter les dossiers correctement, au profit du justiciable.
Ensuite, il dit, l'air sûr de lui, que si le commerce extérieur français plonge, et pas celui de l'Allemagne, c'est que pendant que les Allemands bossaient, amélioraient leur compétitivité, les Français instituaient les 35 heures. On ne peut pas ganer en bossant moins. Voilà qui a l'air bien. Sauf que les entreprises qui ferment, c'est pas parce que les types bossent pas, et puis la productivité de l'économie française est une des plus importante qui soit...je suis pas bien capable de l'expliquer, mais le monsieur là, il en parle. Et il dit que c'est dur à calculer. En tout cas, tout faire porter aux 35 heures, ça vole pas plus haut qu'une discussion de comptoir. Par contre, la recherche, et les choix industriels, semblent plus explicatifs...or, l'une on la bride, les autres on ne les fait pas.
Approximations, concepts flous, détournements, presques mensonges, rideaux de fumée...même si j'étais de droite, je n'aurait pas confiance en ce type là : c'est un camelot de foire, il entourloupe plus qu'il ne gouverne.

mardi 8 février 2011

Tout le mal que je pense de Millénium


Eva Gabrielsson, l'ex compagne de Stieg Larsson, ex par décès, fait une tournée de star avec sa couplographie,
Millénium, Stieg et moi. Les embrouilles judiciaires avec la famille de Stied à propos des droits feraient un cinquième tome de la série, le l'existence mystérieuse du quatrième tome ferait le sujet du quatrième tome. La série continue, sans que l'on sache trop où est la fiction et la réalité, comme dns le livre. On visite maintenant à Stockholm les lieux. J'ai lu les trois tomes. Je n'aime pas Millénium, pour des raisons tant littéraires qu'idéologiques. Le premier est une réussite de roman de genre, les deux suivant sont du pissage de copie. L'ambiance qui y règne est malsaine, profondément.
Bon.
J'en ai écrit un peu, à ce propos. Mais lire à l'écran, c'est lourd. Et je ne sais pas mettre un pdf ou un word sur un blog. Alors j'ai fait trois images, pour chacune des pages.
Clique, Ô lecteur. Et déteste la morale sexuelle social-démocrate, comme moi.