samedi 7 décembre 2013

La génétique, ça marche comme ça peut

Toto lit. Donc c'est sûr, malgré la rumeur qu'il colporte lui-même, il n'a pas désinstallé son appli lecture, faute d'usage. Il sait encore. Même s'il ne s'agit que du programme de la Fête des Lumières qu'il feuillette en maugréant, car il y carrément trop de monde : comment peut-on avoir envie de venir de loin pour ça. Les lumières ? Non, la foule compacte qui empêche d'avancer.
Pour en revenir à la lecture, c'est étrange, la sociologie, ou la génétique : ça marche pas toujours. J'ai grandi dans une maison pleine de livres, et j'en ai conçu une pratique avide de la lecture, et mes enfants ont grandi dans une maison pleine de livres, et ils en garde une certaine indifférence aux livres. Mais bon, ils savent encore lire, c'est déjà ça;

lundi 25 novembre 2013

La technologie est vite mise en oeuvre

Finalement, on dessine très bien avec une tablette. Et l'avantage, c'est la rapidité extrême de la mise en œuvre. Le temps que le sushiaolo coupe ses petits bouts de saumon et de thon, j'ai l temps de la sortir, de croquer le type en face qu a l'air de ronchonner je ne sais pas pourquoi, et de tout remballer quand la sushiette pose l'assiette devant moi avec un sourire si large que ses oreilles mêmes risquent d'y tomber. Et ceci, sans taches d'encre sur mes doigts, et sans taches de gras sur le papier. Hop, tout disparu, place au poisson cru.

lundi 18 novembre 2013

Parfois un bonnet n'est qu'un bonnet

Étrangement, ce jour là de l'automne 2013, ce bonnet était simplement un bonnet, sans autre sens que de recouvrir la tête, car au matin il faisait un peu froid. Après ça c'est éclairci, et il y eu un très beau soleil. Je ne sais pas s'il l'a enlevé, ou s'il l'a gardé parce que c'était vraiment un bonnet revendicatif, je l'ai juste graffité sur la tablette et suis parti. On ne sait plus avec tous ces signes.

dimanche 3 novembre 2013

Prolifération des cygnes

C'est drôle que le cygne, que je ne voyais enfant que rarement, au Parc, devienne une présence quotidienne sur la Saône en milieu urbain. Ils vaquent à leur petites affaires, tenant bien droite leur tête à l'expression impénétrable, comme tous les oiseau, on leur prête un peu d'arrogance juste du fait de la longueur de leur cou, mais ils sont plutôt sociables et viennent quémander un bout de pain à toute personne qui au bord de l'eau agite un peu la main. Malgré leur col de cygne, ce sont un peu des pigeons flottants.

mercredi 30 octobre 2013

Mais faut pas croire, y disent pas que des bétises à l'UMP

Oui, c'est vrai, quoi...quand l'inénarrable secrétaire de l'UMP à la sécurité déclare que :"Je récuse le fait ou l'idée de penser que la difficulté sociale conduit à la délinquance", et bien j'approuve....c'est tout à fait exact qu'il n'est pas besoin d'être pauvre pour délinquer, les riches délinquent tout aussi bien, avec même davantage d'efficacité, brillantes études obligent...et même, chiffres en main, on peut montrer que la fraude à haut niveau, celle des riches en gros, coûte bien plus cher à la société que la fraude au petit pied, celle des pauvres, quoi....mais je ne suis pas sûr que c'est ça qu'il voulait dire. En tout cas, il l'a dit.

jeudi 17 octobre 2013

La Grande Perplexita


C'est étrange d'être invité dans un colloque où l'on parle de littérature en la classant, en faisant des liens, en l'expliquant un peu ; surtout quand sur scène on va justement dire que la littérature c'est au fond plus simple que ça, et qu'on a pu en faire à partir du moment où l'on a renoncé à classer, en faisant des liens, en l'expliquant : on a pu en faire en en faisant, comme on pouvait.

"Mais alors ceci sortirait du champ narratif ?
- Euh...on le le raconte pas ?
- C'est ça.
- Alors oui."

Mais ça, c'est juste pour taquiner un peu. Sinon, quel bonheur de passer à travers l'Italie,où peut apparaître à chaque instant la Grande Bellezza. Qu'est-ce qu'on rigole dans les colloques universitaires transalpins !

dimanche 6 octobre 2013

Plaque fatale sous la basilique

L'autre jour, des types en scaphandre ont descendu Fourvière en Roller, la pente est raide, je le sas, je la monte des fois en vélo. Au premier virage, ils freinent tous, mais au deuxième un choix terrible doit être fait en quelque secondes : passer au large sur le bitume, mais par là perdre du temps; ou bien serrer le virage, tout contre le trottoir, et gagner du temps. Mais le caniveau est pavé, et au bord est une plaque d’égout. Je les voyais hésiter un bref instant, je les voyais trembler de façon infime une fraction de seconde, et certains évitaient, et d'autre raidissaient leur cuisses, en espérant que rien ne glisserait. Ensuite, ils pouvaient faire la pente devant l'Antiquaille en position de descente à ski, accroupis, tête baissée, coude relevés. Et à chacun des deux virages, celui du frein et celui du choix, j'en tremblais un peu moi-même.




Lugdunum roller contest : la descente de... par leprogres

jeudi 3 octobre 2013

Café du marché


On peut de demander si une vision globale et collective existe encore. La polémique autour de l'ouverture des dimanches est une merveille de rhétorique individuelle et avide. On voit à longueur de pages des jeunes gens qui veulent à tout prix travailler le dimanche. Ils sont jeunes, beaux, dynamiques, ils en veulent, leurs déclarations paraissent dans la presse, comme autant de fleurs de rhétorique libérale : " refuser le droit de travailler est une attitude conservatrice des syndicats qui ne correspond plus à la réalité actuelle", "La fermeture du dimanche serait catastrophique pour moi. Je ne pourrais plus financer mes études. Je vais perdre mon travail et mon avenir." "Je ne comprends pas qu'on veuille empêcher les gens d'arrondir leur fin de mois". 
Alors pourquoi s'arcbouter sur une loi antique, c'est pas parce que le Créateur s'est reposé le septième jour qu'il faut l'imiter, c'était en d'autres temps, quand même. 
Il ne faut pas empêcher les gens de vouloir travailler plus, et c'est sur le base du volontariat. 
Ha ha.Comme si  le contrat de travail liait deux parties équivalentes...
Et puis c'est une façon de gagner plus... Mais :
Les salariés de Leroy Merlin, enseigne qui se vante sur son site d'être classée parmi les entreprises les plus sociales, bénéficient donc d'une majoration de 100 % les dimanches, 150 % selon la direction. Mais les personnels de surveillance et de nettoyage, employés par des sous-traitants, expliquent avoir une majoration respectivement de 10 % et 20 %.
De l'autre côté de la rue François-Mitterrand, l'enseigne de jardinage Truffaut est régie par un autre régime. "Nous, c'est une majoration de 50 %, explique un employé. Je comprends qu'en face ils se battent. Si demain, on me propose une place chez eux, je traverse la rue." Plus loin, se trouvent des grandes enseignes de restauration où aucune majoration n'est obligatoire. Autre convention pour le cinéma multiplexe riverain.
 Allons : si le dimanche est banalisé, quelle raison y aurait-il de le payer plus ?
Un vendeur interrogé ne s'inquiète pas : "La direction acceptera si demain je décide de ne plus travailler le dimanche". 
Ha ha, encore....lisons plus loin, un autre article, qui traite d'une grande séance de recrutement à Franconville:
  "La main-d'œuvre se doit d'abord d'être jeune, disponible et très proche. A Auchan, la première question est toujours : "Vous habitez dans le coin ? Pouvez-vous venir faire de la mise en rayon à 3 heures du matin ?" A Ikea : "Etes-vous disponible le dimanche ?" A Leroy Merlin : "Pouvez-vous travailler presque tous les samedis ?" Un non, et la candidature est écartée.


Tout ce qui est en rouge, ce sont des citations exactes. Comme quoi, des bavardages de comptoir font office de débat, et s'il est probablement nécessaire de rationaliser les règles, je doute que leur suppression soit au profit de tous. Et puis si le travail du dimanche se banalise, qui viendra dans les magasins ce jour-là ?



   

lundi 30 septembre 2013

Le faciès de la bouteille

Je rapportais chez moi quelques affaires, dont une bouteille de gaz d'un beau bleu vif qui avait servi à la tambouille pendant trois jour à la campagne. J'en riais, de me voir en barbu portant une bouteille de gaz, pour les raisons que vous savez. Alors que je passais devant son épicerie, Nour ad din, lumière de la religion, qui a des lumières sur tout ce qui passe et n'en manque pas une, m'interpella à grand bruit : "Alex ! Tu vas où avec ça ? On te laisse faire ? C'est quoi ce laxisme en France ? - C'est sûr que toi, dans les trois cent mètres que je viens de faire dans l’indifférence générale, on t'aurait contrôlé cinq fois. - Ah, il y a deux poids deux mesures, ici ! - C'est bien ce que je pense; Allez, je vais la mettre dans un endroit sûr." Et de rigoler tous les deux, pour les raisons que vous savez.

samedi 28 septembre 2013

Les bobos vont au marché se nourrir de mots


"Allons, fruit de mes entrailles, choisissons quelques fruits pour nourrir de plénitudes mon désir de plénitude", dit la femme légèrement enceinte dans les allées du marché. Et elle prend une bassine métallique et la rempli de fruits, derniers fruits de septembre, bien gonflés de plusieurs mois de soleil. "Voilà qui est la preuve même de la nature symbolique de la nourriture", dis-in petto en croquant la scène. Celui qui s'occupait des réassorts des cagettes n'en croyait pas à ses oreilles, et pensa à part lui qu'il vaux mieux l'entendre que d'être sourd. Pas tort.


dimanche 22 septembre 2013

Boum-Boum Kchiii....

Au fond, ce que je voudrais, c'est être gros caissier à la fanfare Pustule....et me mettre devant les cuivre, assis sur mon gros tambour, et taper, vite, fort, et tous les deux coups taper un coup de cymbale, et derrière les tub feraient leur rythmique à pattes d'ours, les trombones glisseraient en perpétuels déséquilibre, les sax assureraient et les trompettes feraient leur malignes. Tout ça, dans la rue, ou sur une passerelle de la Saône, en plein vent, en plein soleil, et ça me vibrerait dans les fesses jusqu'à ce que je ne sente plus rien. Mais je taperais toujours. C'est un beau métier, que gros caissier à la fanfare Pustule.

lundi 2 septembre 2013

Michael Kohlhaas sauve l'honneur du cinéma jusqu'à peut-être y succomber

Michael Kohlhaas est un grand film, je ne sais jamais comment l'écrire, je ne sais où on met les h, j'ai du vérifier, merci google, mais c'est un grand film. Son accueil critique est étrange : on le trouve trop long, ennuyeux, avec de beaux chevaux, ce qui est une façon de se moquer. C'est vrai qu'il n'est rien ici de la machine folle hollywoodienne qui agite et qui montre, ici rien ne s'agite, ce qui ne doit pas se montrer ne se montre pas, on laisse contempler. L'ennui, ma foi, n'est pas toujours l'ennemi, Tolstoï est parfois ennuyeux, Kafka aussi, et Proust donc, mais est-ce que cela importe ? Il est des films qui ne procurent aucun ennui physique, tant on est occupé par ce qui bouge sur l'écran, mais distillent un ennui métaphysique, tant ils sont vides. Michael Kohlhaas c'est le contraire. Ce film est tarkovskien, lent et puissant, toutes ses images saturées de présence physique. On chipote sur une cohérence historique, mais on s'en moque, j'ai cru que tout était inventé, et j'ai découvert après que les références minimes à l'histoire étaient vraies. Qu'en avait-je à faire? On chipote l'accent de Mikkelsen, mais son phrasé lent rejoint sa masse tellurique, celle de l'homme qui est tout un avec sa dignité, jusqu’à''à mettre tout le pays à feu et à sang s'il le faut. Le casting a ici du génie. Michael Kohlhaas est un grand film, c'est tout, il réconcilie avec l'idée même du cinéma. Après, on peut aller voir une bouse hollywoodienne atteinte de Parkinson, pour s'amuser si on veut, on s'en moque, le cinéma est encore sauvé.

mercredi 21 août 2013

Mauvaise passe

Quand je vois la date de mon dernier envoi, j'y crois à peine...quatre mois sans rien, quatre mois d'inactivité et d’absence de ce côté-ci du monde, le monde sous forme d'écran, qui semble-t-il tend à devenir le vrai monde au vu des yeux carrés, de la nuque arrondie et du pouce hypertrophié des jeunes gens. Quatre mois sans rien, en effet, mais étrangement, le dernier envoi se fis la veille de mon anniversaire, et du coup, le lendemain, franchissant le demi-siècle, je sombrais aussitôt dans l'obsolescence. Ce qui peut-être explique tout. Peut-être. J'espère. Car toute explication à base de tarissement sera repoussée avec horreur et incrédulité.

mardi 23 avril 2013

Un dimanche à la bombe

L'autre jour sur la Place des Terreaux je suis tombé par le plus grand des hasards sur un paquet de grapheurs qui graphaient sur de grandes boîtes posées sur la place, entourées de barrières pour que les spectateurs ne se tachent pas, et avec quelques vigiles pour que les spectateurs ne renversent pas les barrières. Un peu plus loin, des crews faisaient des battles sur une scène, avec un animateur ultrapositif qui félicitait tout le monde, comme une sorte de Jacques Martin avec une casquette et qui tenait le micro vraiment près de sa bouche. J'ai croqué quelques silhouettes, et je me suis rendu compte que j'avais un peu perdu la main. Vivement le soleil dans les rues pour que des terrasses je puisse croquer tout ce qui passe. Un peu de pratique silencieuse me ferait le plus grand bien.

jeudi 11 avril 2013

Il ny a de justice que dans les blagues

Le cut-up et le lapsus sont des sources infinies de rigolade, rigolade basée sur la mauvaise foi, bien sûr, mais sacrée rigolade. Par exemple : Margaret Thatcher has died from a strike, annonce la BBC, c'est à dire d'une grève, au lieu de from a stroke, c'est à dire d'une attaque. Morte d'une grève ! Cela aurait été parfait, mais à l'époque : le corps social malmené fait grève, et elle passe. Ce serait le doux rêve d'une justice immanente. Mais hélas, aucune grève n'en vint à bout. Et le pays, vingt ans plus tard, est gouverné par un poupin à belle cravate qui déclare que Lady Thatcher n'a pas seulement gouverné le pays, mais qu'elle l'a sauvé ; et qui affirme dans la lancée que vivre des allocations est pour certains un style de vie. Salauds de pauvres ! Faut leur couper les vivres pour qu'ils se remuent pour trouver du travail. Comme s'il en restait, du travail.

mardi 9 avril 2013

C'est parfois étrange, ce à quoi on passe son temps

L'autre jour, avec Antonin, nous parlions des vidéos d'internet, de l'immense peuplade des vidéos drôles, et nous trouvions que peu à peu, les limites semblaient atteintes. Parce qu'après ça...


 On peut trouver ça... 

  

Du coup, nous nous demandions ce qui pourrait être plus, c'est à dire moins....Je suggérais un harlem shake avec des chatons mignons...et puis, et puis...soudain je me rendis compte de ce que les jeunes gens regardaient pendant une bonne partie de leurs journées...
"Et il y en a qui s'efforcent de faire des livres! dis-je, accablé. C'est vrai, que quand on y pense...

dimanche 7 avril 2013

Tout change en ce monde, mais pas tout le monde

Qui ne s'est dit un jour que ce type là, vraiment, s'est trompé de studio ? Car il est là devant nous, et il ne correspond à rien de maintenant, par contre il rappelle quelque chose. Il doit y avoir erreur.

Celui-là par exemple, grosse lunettes, pull sans forme, l'air pauvre, ailleurs, mais brillant, physicien atomiste sûrement, des installations secrètes de Oural-4, où on lui fout royalement là paix en échange de menus travaux de recherche fondamentale sur la contraction du temps.


Ou celui là alors, qui a traversé le Pacifique, l'Irlande, la Somalie, Venise, et j'en passe, qui n'est pas au courant qu'il est mort en 1936, qui se retrouve comme un âme en peine après la disparition de celui qui fut tout pour lui, maître du pinceau, et qui se résout à cela maintenant, boire des verres en attendant que le temps passe, veillissant lentement, privé d'aventures.

Et puis lui, figure des nuits d'Athènes, discutailleur insupportable, usant des pires contorsions pour avoir raison, et le pire c'est que ça marche. N'acceptera de disparaître qu'après avoir eu tort, et depuis cette promesse, reste là.