De ces deux vidéos, l'une est vraie, l'autre pas....
la différence n'est pas évidente.....
Que le chi vous soit rigolo, mes frères.
la différence n'est pas évidente.....
Que le chi vous soit rigolo, mes frères.
J'avais fait un dessin cet été, à la mort de Bigeard. Mais il était pas terrible, et puis comment expliquer des sujets pareils ? Pour des raisons romanesques, je m'était intéressé au personnage, vrai Achille de notre temps. Dans le monde préchrétien, l'Iliade par exemple, le héros n'a pas vocation à être bon. Le personnage de Bigeard était un Achille tout à fait convenable, mais avec une austérité sexuelle gaulliste.
La situation était, ces jours-ci, des plus confuses. Dans un nuage lacrymosant, survolés en permanence d'un hélicoptère volant bas, des groupes assez vagues couraient en tous sens. Hier, c'était au tour de jeunes fascistes qui défilaient en criant : "La racaille en prison, libérons la ville de Lyon". Ils ont été bloqués par nos excellents CRRS. Un autre défilé, silencieux, suivait une banderole : "Stop à la casse". Les jeunes gens qui la suivaient avaient l'air d'étudiants en commerce et en droit. Une commerçante me raconta qu'elle avait vu des jeunes gens, "pas de la racaille, des bons Français, même des filles" se partageant le butin volé dans un magasin de maroquinerie. Une laveur de vitrines, aux premières loges, raconte qu'il était à côté de la boutique Converse. Quand la vitrine a été descendue, le premier casseur, raconte-tt-il, a sorti son téléphone, a appelé quelqu'un et lui a demandé : "Tu fais quelle pointure ?"
Ce matin au Bar de l'Espace, des CRS athlétiques, certains d'âge mûr mais beaux comme des écrivains américains, prenaient un café au comptoir. Leurs camions étaient garés devant, ils échangeaient des mots avec les jeunes femmes de passages, qui se disaient peu rassurées par les troubles, du genre : "Je vous donne mon numéro, et vous m'appelez quand vous voulez traverser la place. Le Garçon de l'Espace, inverti notoire comme dit Rivarol (j'ai un goût coupable pour la réthorique fasciste, si puante mais si fleurie) ne tenait plus en place. " Où sont les toilettes ? demande l'un, vrai pub pour Mennen - Là-bas, répond-il, si vous voulez, je vous accompagne. Rires. Je me demande ce qu'ils ont dit ensuite dans les cars.
Deux journalistes écrivaient en buvant café sur café, l'un parlant français avec un accent anglais, l'autre anglais avec un accent français. "Dit-on boulevard Victor Hugo, ou rue ? - Axe piétonnier, répond un client. - Shopping Street, it's OK ?
Non, dis-je. A l'angle de Zola et de Préssensé il y a une terrasse sous un auvent de fer forgé, soutenu de colonnettes de fontes, et la circulation converge des deux côté, grondant comme à Thessalonique. Pourquoi Thessalonique ? Parce que là-bas il y a longtemps j'avais essayé de dormir dans une rue grondante et j'y étais mal parvenu. Mais là, ce grondement est comme rien. Je lis en paix.
Mais chez les carmélites à Mazille, le soir le slencce est parfait. Et le silence, cela ne vous gêne pas? se demandent les jeunes gens qui m'accompagne. Non, pense-je. Cela ne me gène pas. La moindre chose alors s'entend et prend un goût profond.
Dans Le Monde du 6 octobre, Woody Allen en tournage était protégé de deux types en parapluie. Lui ne s'occupait de rien, mains dans les poches, mais en bon Juif de Brooklyn, il a quand même gardé son chapeau imperméable. Même avec deux parapluies, on ne sait jamais. Je n'ai pas revu Manhattan depuis sa sortie, j'étais ado. Je riais tellement que mes parents me poussaient du coude pour me faire taire. Faudrait que je le revoie, mais je n'ose pas.
Dans Le Monde du 6 octobre, le juge Courroye pose, bien assis, avec une robe couleur escalope de toute beauté. Il se dit l'ami de Sarko. Il regarde la caméra du coin de l'oeil. Je n'ai pas bien suivi mais je crois qu'il est pour quelque chose dans l'enlisement des procédures contre Chirac et les merveilleuses pompes à fiances de la Mairie de Paris. Il est l'ami de Sarko, dit-il. je ne m'en étonne pas.
Dans Le Monde du 6 octobre, on parlait du prix Nobel de Robert Edwards. Il fut le premier homme à utiliser une éprouvette comme chambre d'amour. Voilà qui vaut le prix suédois. Du coup, je vis pour la première fois Louise Brown adulte. Je l'avais vue bébé, on la voit dans les publications scientifiques, mais elle a grandi. En 1978 naquit la première fille éprouvette du monde. Elle est mère maintenant semble-t-il. Elle rentre plus bien dans son éprouvette mais elle tient fermement son petit bouchon. Le bon docteur Edwards est son parrain. Je me demande comment on peut définir leur lien exact de parenté.
Dans le Monde du 6 octobre, Kerviel apparaît seul dans la foule confuse. Condamné à une amende qu'il mettrait 170 000 ans à payer, c'est une sanction aussi déraisonnables que celles que l'on voit dans Lucky Luke où l'on condamne des bandits à 800 ans de prison. Cela fait sourire, mais ça met quelqu'un au trou pour longtemps. 170 000 ans de salaires, finalement, cela démontre que les banques, banquiers et traders, vivent dans un autre monde que dans le monde des salariés. Ce que gagnent certains, ce sont ce que gagnent d'autres en des milliers d'années. La faute de Kerviel est d'avoir perdu, et d'avoir été pris. Ses manipulations auraient été excusées, passées sous silence, s'il avait continué à gagner de l'argent pour les autres. Combien de Kerviel, comme autant de mines flottantes, encore cachées dans la mare aux requins ? Nous, salariés, n'en sommes que le plancton. La base de la chaîne alimentaire, infime.
On glose sur les annotations du Maréchal, qui voulut lui-même envoyer tous les Juifs au trou, et pas que les Juifs étranger, alors que personne ne lui imposait rien, mais la semaine dernière a été adopté un amendement qui n'a rien à envier à cette ignominie que fut le tripatouillages des principes de la Républiques par l'Etat français : l'amendement consiste à déchoir de la nationalité française les coupables de crimes graves, Français depuis moins de dix ans. Bien sûr, c'est grave un crime grave, mais jusqu'à présent, c'était interdit, et puni...mais maintenant, un Français depuis moins de dix ans sera en plus d'être puni, déchu. Les autres, que punis. Que signifie cet amendement ignoble ? tout simplement que la notion de Français de souche, qui est une idiotie absolue, vient de recevoir son fondement juridique. Pas la peine que le FN soit au pouvoir : ses idées y sont déjà.