dimanche 23 septembre 2012

Les métropoles n'appartiennent à personne, heureusement


Une brillante médiabaronne, dont le métier est d'être entre autres polémiste, dit Wiki, écrit dans un article cette phrase qui sonne si merveilleusement le vrai :" Moi, quand je me promène dans les rues d’une ville, j’aime que les vêtements, les visages et les odeurs me disent où je suis." Et quand une phrase sonne si bien, comme sonnent si bien les verres de cristal, elle est vraiment fragile. Car au fond, "savoir où l'on est", par le spectacle si typique de particularismes, on ne le sait que dans les guides touristiques. Ou dans l'envie qu'on ne a. Parce que sinon, dans la réalité, c'est un peu mélangé. Et c'est d'autant plus mélangé que la ville est grande. l'article dont il est question traitait de Paris, et paris est juste ment l'endroit du monde, un des endroits du monde, où cette phrase qui sonne si vrai ne s'applique pas vraiment. Paris, c'est nulle part, parce que Paris n'est pas une ville, mais une métropole, paris est un chaudron où se brasse une dizaine de millions de personnes bien serrées s'entrechoquent en permanence. La métropole n'est pas l'émanation du lieu où elle est plantée, mais l'émanation de son propre flux intérieur; Les métropoles n’appartiennent à personne. C'est là leur enfer, et leur génie propre, leur angoisse et leur liberté. Moi qui suis petit gars de la campagne, je vais à Paris pour être nulle part, et en suis fort heureux.