vendredi 1 juillet 2011

Déguisement, parce que le romanesque, ça doit rester fun...

Et voilà, c'est fait....signé, envoyé....le livre va suivre son cours....quand je pense que c'est moi qui ai écrit ça....quand je vois mon nom sur la couverture, c'est un moment étrange...mais je m'y habituerai. Pour l'instant, je suis un peu fatigué. C'est usant, d'écrire un roman.

13 commentaires:

Prax a dit…

en vente directe sur ton blog ?

jalexis a dit…

Chez Gallimard, mon ami, chez Gallimard...mais en août

Berthoise a dit…

non, sans dec', un vrai livre en août, chez Gallimard.
Vache ! la classe.

Eric a dit…

J'ai trouvé des extraits sur Internet et je suis assez impatient de te lire. Bravo !
Eric (ex compère d'amphi)

Anonyme a dit…

Bonjour,

Grâce au Monde des livres et Médiapart, j'ai découvert l'existence de votre livre dont le thème me passionne à priori.
je suis en effet le fils d'un ancien de la 2°DB qui a participé à toutes les campagnes militaires entre 1943 et 1963(Tunisie,France,Indochine, Cameroun, Algerie)
J'ai commencé à peine sa lecture et si vous le permettez, je vous donnerai mon ressenti.
Cordialement

Albert

jalexis a dit…

Faites m'en part...ayez l'indulgence de vous souvenir qu'il ne s'agit que d'un roman...

Emmanuèle Bernheim a dit…

Cher Alexis Jenni,
Le "lecteur perdu dans la jungle du roman" que je suis a commencé le vôtre. Au bout d'une centaine de pages, étant pour de multiples raisons à la fois enthousiasmée et touchée,j'ai voulu savoir qui vous étiez. Et me voilà. Je ne suis pas déçue. La seule phrase "J'aime bien aller dans Lyon" suffirait à make my day, comme dirait un autre "Maître de guerre"...
Bref, tout me plait.
Je retourne avec jubilation à ma lecture.
Bravo.
Emmanuèle Bernheim

Anonyme a dit…

Je ne regrette pas d’avoir lui votre roman et cela m’a pris du temps. Je n’ai pu effet le lire que morceau par morceau afin de concilier sa longueur, sa densité exigeante de concentration avec mes occupations habituelles. Mais plus j’avançais dans ma lecture, plus certains souvenirs enfouis au tréfonds de ma mémoire remontaient à la surface. Ils concernaient mes souvenirs personnel et le passé militaire de mon père.

Mais il n’y a pas seulement la redécouverte mon histoire familiale qui m’incitait à le lire. Cela vous semblera paradoxal, mais ses anciens compagnons de la 2° DB et d’une association des Forces Françaises Libres aussi. Afin que le souvenir de leur camarade récemment disparu puisse paraître dans In Mémoriam (« La publication consacrée à la mémoire de chaque Ancien de la Division Leclerc »), ils demandaient à ses proches « un résumé de ses activités de guerre, ses décorations et de joindre une photo de lui «datant de préférence de la 2° DB ».

Depuis leur lettre datant de janvier dernier, j’ignorais en effet comment leur répondre, comment remplir cette mission pour laquelle ils en seraient eux mêmes reconnaissants aux descendants et je l’a repoussais régulièrement à plus tard. Résumer « ses activités de guerre » ne m’inspirait guère, et, de surcroît son livret militaire restait introuvable.

Finalement, c’est en lisant votre roman qu’un déclic s’est produit ! Comprenez moi, je n’avais que 11 ans lorsqu’il quitta l’armée en 1963 après presque 21 ans de service (dont 13 dans les colonies). Mais depuis 5 ans déjà, sa famille vivait séparée de ses cantonnements. Je garde cependant encore un souvenir vécu à 8 ans de la lecture par ma mère d’une lettre de mon père envoyée d’Algérie. Elle décrivait un affrontement meurtrier avec les « fellagas » où son capitaine, après avoir crié « je l’ai eu !» est atteint d’une balle de chevrotines, celles qu’on utilise pour chasser les sanglier. Et à 12 ans j’ai quitté le foyer familial pour rejoindre un pensionnat militaire situé à 700 km. Après le bac, j’abandonnais mon « paquetage » militaire ou ma vocation. Pour ces raisons, Il me fallait du temps pour me plonger dans un autre temps, ce temps que je n’avais pas connu non plus.

J’ai ressenti le besoin de lire votre roman parce que je le soupçonnais de déceler de nombreuses connivences entre Victorien Savagnon et mon père. Je n’ai pas été déçu. Si vous avez l’indulgence de me lire, le voici. En 1942, il a 20 ans et Il part à Carcassonne au Chantiers de la jeunesse (Vichy voulait en faire un succédané du service militaire . Au bout de 6 mois, vers le milieu de l’année 1942, il fuit le STO via l’Espagne et rejoint une unité de l’armée Française d’Afrique du nord. Au printemps 43, avec elle, il combat l’Afrika Korp de Rommel replié en Tunisie. En juin, ne supportant pas d’être dans une armée commandée par des ex vichystes (dont son commandant, le général Giraud, rival de De Gaulle), il profite d’une permission pour la déserter et rallier les Français Libres de Leclerc à Sabratha en Tripolitaine (où Giraud avait obtenu des américains de les refouler) Mais Leclerc, ayant un grand besoin de compléter ses effectifs, ferme les yeux sur ses désertions de plus en plus nombreuses provenant d’unité giraudistes et refuse même de les rendre à leurs officiers –surnommés les « moustachis »- venus les chercher.

Anonyme a dit…

Celle-ci reçoit finalement du matériel américain et se constitue en 2° DB pendant l’Eté 43. En Août 1944, la 2° DB débarque en Normandie et participe à la libération de la France pour finir son épopée au nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden en Bavière. Début 1946 mon père embarque à Marseille pour l’Indochine (où il contracte au cours de sa prolongation de 18 mois le paludisme). Il séjourne plus tard 30 mois au Sénégal, colonie où je suis né. Plus tard encore il est affecté 30 mois au Cameroun, à un moment où cette colonie traverse une période de guerre coloniale restée occultée jusqu’à aujourd’hui en France (ce n’est que 23 ans plus tard que je découvre par hasard dans Le Monde Diplomatique un article relatant l’exécution dans le maquis par l’armée française du leader des indépendantistes camerounais. Lorsque nous habitions Yaoundé et que je demandais à ma mère pourquoi mon père ne rentrait pas, elle me répondait : « il est parti en brousse faire des manoeuvres ». Sa dernière guerre, il le fait en Algérie dans un poste isolé. C’est là-bas et pour la 3ème fois dans sa carrière militaire, qu’une situation périlleuse pour son devenir se présente à nouveau à lui. Lors du putsch des 4 généraux en avril 1961, avec ses camarades sous officiers ils refusent en effet d’obéir aux ordres de leur capitaine leur enjoignant de monter sur Alger rejoindre les putschistes (plus tard, il me confie que ce putsch lui avait rappelé un autre situation, celle de choisir entre Giraud et De Gaulle en 1943. Cette fois encore, l’ordre de son capitaine revient à choisir pour lui entre De Gaulle et les putschistes). Et pour la 3° fois, il choisit De Gaulle.

Si je devais vous dire mon ressenti après avoir lu votre oeuvre, j’observerais d’abord que vous êtes dans la situation que résume si bien l’écrivain Yannick Haenel (un de mes ex condisciples sans doute depuis que j’ai découvert son petit livre les petits soldats, dans lequel le narrateur est envoyé comme moi dans un pensionnat militaire) dans une critique littéraire parue ce mois-ci dans Le Monde des livres:« Et puis je pense qu’un écrivain peut témoigner d’une chose qu’il n’a pas vécue: c’est par la littérature qu’il en fait l’expérience, elle seule importe et le langage qu’elle invente ».

Le roman historique m’était déjà familier et ma « critique » en est certainement tributaire, même si cela paraîtra réducteur pour vous puisque le narrateur pérégrine dans un autre temps (ceux par exemple d’Henri Troyat pour la Russie du XIX° siècle et d’André Malraux: les Conquérants, lus pendant mon adolescence; plus tard, ceux de l’écrivain finlandais Mika Waltari sur les antiquités étrusques et romaines m’ont passionné). Aujourd’hui, j’apprécie encore cette littérature lorsqu’elle témoigne avec Didier Daenninck de la collaboration et de l’après guerre avec la carrière d’un flic ordinaire ou bien d’un héros de la résistance avec Missak, ou encore avec l’écrivain Cubain Léonardo Padura les périples de 2 protagonistes de la révolution russe avec L’homme qui aimait les chiens.

Anonyme a dit…

suite et fin


Je reviens à votre roman où le narrateur dans le monde présent s’attache à déceler son isomorphisme avec celui Victorien Galagnon en guerre(« comme la bas. L’art de la guerre ne change pas », « la violence ce répand mais garde toujours la même forme. Il s’agit toujours, en petit ou en grand, du même art de la guerre » et la « pourriture coloniale » infeste toujours la langue). sa trame (excusez moi si ce n’est pas le bon terme) et votre capacité d’évocation me rappellent celle de l’Homme qui aimait les chiens de l’écrivain cubain. Si vous ne l’avez pas lu, tout au long des 667 pages (ce qui est aussi comparable à votre livre), le narrateur raconte ses pérégrinations dans le Cuba de Fidel Castro et rencontre sur une plage cet homme qui aimait les chiens et qui se livre petit à petit grâce à leur passion commune des chiens et, sentant sa fin proche, le pousse à sa façon à témoigner de sa vie « à travers l’encre » aussi. A partir d’informations mises entre les mains du narrateur sur les 2 protagonistes, les tribulations de l’exilé Léon Trotski et Ramon Mercader son assassin sont reconstituées en utilisant la forme du roman historique. Au moyen de ce genre littéraire, l’écrivain cubain arrive ainsi à témoigner de choses qu’il n’a pourtant pas vécues.

Pour conclure, je peux vous dire que j’ai déjà parlé et je parlerai encore de votre roman autour de moi et plus précisément dans les milieux que je fréquente, politisés ou cherchant à tisser des liens sentimentaux, culturels ou humanitaires avec l’Afrique d’ aujourd’hui (ma commune est d’ailleurs jumelée avec un village de Casamance, Carabane)

Albert

jalexis a dit…

Merci de tout ceci, cher Albert...

Anonyme a dit…

Félicitations Monsieur, puisque l'on connaît aujourd'hui le destin de ce livre. Je ne l'ai pas lu et je découvre votre blog, qui est déjà la promesse "sempiesque" d'une belle harmonie entre le dessin et le texte. Bonne continuation dans la blogosphère, l'édition et l'éducation nationale ;-)

rudo a dit…

vraiment chouette ;-)