lundi 17 janvier 2011

L'incompréhension comme un art

J'en suis désolé pour ceux que ça agace, mais j'adore ne rien comprendre. Parce que ne rien comprendre à ce que l'on me dit, ou à ce que j'entends, m'offre gratuitement un inépuisable supplément de sens. Ce que j'entends alors est immense, alors que ce que l'on me disait était moins grand. Je ne vais pas me soigner.
Il existe un genre littéraire un peu confidentiel qui joue sur l'incompréhension comme un des beaux-arts : le roman en six mots. La légende en attribue l'origine à Hemingway, qui écrivit : "For sale: baby shoes, never worn". Tout un roman, qui s'écrit de lui-même dans l'esprit du lecteur. En anglais c'est un peu plus facile car on peut se passer des prépositions et autres copules, du coups c'est la mode des six-words memoirs. En français c'est un peu plus difficile, mais possible.
En pensant à ça, j'en griffonais une série. Chacun est à lire indépendemment, seul au milieu d'une page.

Les pompes funèbres me réjouissaient toujours.

Le rappel des promesses me terrorise.

Je n'ai jamais rien perdu.

Je vis enfin les nuages du matin.

D'ici, l'horizon était loin.

Le jour s'en va enfin.

Nus, ils ne montraient aucun désir.

Le ciel gris fit tout échouer.

Je n'étais déjà plus là.

La fin arriva un peu tard.


5 commentaires:

Prax a dit…

J'avais aussi osé m'affronter à Hemingway dans le temps :
Maïder et Xan. Draps froissés. Enfin.
Maïder eta Xan. Oihal zimurtuak. Azkenean.
6 mots aussi en euskara.

J'aime bien l'un des tiens, je crois que je vais rebondir.

Anonyme a dit…

Dans le genre court, il est temps que je t'offre ton livre de Haïkus !
(soeurette)

Anonyme a dit…

"Xenophile escapist tumbleweed globetrots, finds self."

j'aime bien celui-là

jalexis a dit…

Prax de retour ! berri onak (enfin, c'est google qui me dit que ça se dit comme ça...)

Anonyme 2 : mon génie approximatif des langues étrangères ne me permet pas de tout saisir...

Prax a dit…

prax : bai, milesker