samedi 29 septembre 2012

Les voies de la Compagnie sont impénétrables. Heureusement.

Lors d'une conférence d'un Jèze, je note cela qui me plaît beaucoup. Mais il en était assez content, alors cela à commencé avec dans le flou et ça s'est poursuivi dans les rires de la salle. Et j'ai un peu perdu le fil. J'ai noté vite, mais pas le contexte. Je ne me souviens plus du tout ce qu'il voulait dire, ni même à propos de quoi il le disait. Ne reste plus qu'un paradoxe amusant, qui par sa concision même prend tout son poids de métaphysique, ou de blague. Ce n'est jamais très loin.

dimanche 23 septembre 2012

Les métropoles n'appartiennent à personne, heureusement


Une brillante médiabaronne, dont le métier est d'être entre autres polémiste, dit Wiki, écrit dans un article cette phrase qui sonne si merveilleusement le vrai :" Moi, quand je me promène dans les rues d’une ville, j’aime que les vêtements, les visages et les odeurs me disent où je suis." Et quand une phrase sonne si bien, comme sonnent si bien les verres de cristal, elle est vraiment fragile. Car au fond, "savoir où l'on est", par le spectacle si typique de particularismes, on ne le sait que dans les guides touristiques. Ou dans l'envie qu'on ne a. Parce que sinon, dans la réalité, c'est un peu mélangé. Et c'est d'autant plus mélangé que la ville est grande. l'article dont il est question traitait de Paris, et paris est juste ment l'endroit du monde, un des endroits du monde, où cette phrase qui sonne si vrai ne s'applique pas vraiment. Paris, c'est nulle part, parce que Paris n'est pas une ville, mais une métropole, paris est un chaudron où se brasse une dizaine de millions de personnes bien serrées s'entrechoquent en permanence. La métropole n'est pas l'émanation du lieu où elle est plantée, mais l'émanation de son propre flux intérieur; Les métropoles n’appartiennent à personne. C'est là leur enfer, et leur génie propre, leur angoisse et leur liberté. Moi qui suis petit gars de la campagne, je vais à Paris pour être nulle part, et en suis fort heureux.

lundi 17 septembre 2012

La ménagerie des étranges accueille un nouveau membre

Michel Serres est verni, quand il rencontre quelqu'un qui pianote sur son intellophone (intelliphone est déjà pris par une société américaine) et bien non seulement il en tire toute une réflexion sur l'économie de la connaissance, mais en plus c'est une charmante jeune femme, tout contre lui, dans une voiture de métro bondée. Je n'ai pas cette chance et ce talent (je ne sais pas laquelle des deux qualités s'applique à chacune des aventures de maître Serres). Moi c'est un gros type tout rond sur un banc qui vit dans son pouce sans relever les yeux. Mais peut-être il s'en passe de belles, sous son pouce. On a le monde dans sa main, et ses relations aux autres également, dit le maître. Oui. Et l'inverse aussi, car toute chose en ce monde est suivie de son ombre. Le nouveau savoir entraîne de nouvelles formes d'ignorance, la nouvelle intelligence de nouvelles formes de stupidité, le nouveau lien de nouvelles formes de solitude, consentie ou non. Dans le monde de la connaissance et des 5 000 amis apparaît l'Otaku, l'homme bulle qui flotte tout seul. Il n'a besoin de rien, il a tout dans sa main.

mardi 11 septembre 2012

Le marché aux grosses légumes


Dans un salon des livres on est comme au marché des petits producteurs de légumes, on est derrière son banc, alignés, derrière sa petite production, et on attend. Sauf qu'il est inconvenant dans le monde feutré de la chose écrite de se lever et de hurler des cris de maraîchers. Quoique certains s'y essaient. Alors on discute avec le lecteur qui vient signer, on sympathise avec le petit producteur qui est à côté, mais des fois quand même j'aimerais me lever et crier: " Il est beau mon prix, on liquide, on débarrasse, pour un acheté l'auteur vous raconte une anecdote inédite, pour deux d'un coup, une blague de chambrée, pour trois, aïe aïe aïe, l'auteur il vous embrasse..." Mais je me retiens. Alors je griffonne les gens qui passent, avec une garantie de ressemblance proche de zéro pour cent. Et là, à ce salon là de dimanche, comme je m'ouvrait de mon désir de griffonner à une lectrice venue me tenir compagnie, elle m'a acheté un exemplaire, et m'a donné une feuille de son carnet d'aquarelle, que je me suis empressé de gribouiller au stylo bille. Bénies soit les lectrices généreuses.

mardi 4 septembre 2012

On ne se lasse jamais de regarder ses congénères

Retour aux affaires, donc, parmi l'agitation habituelle. Le lycée, c'est comme la piscine : quand on est au bord, ça paraît insurmontable et froid, on regrette déjà de s'être mis en maillot, on voudrait réenfiler son peignoir. Et puis quand on y est, on nage, et tout va bien, on se demande même pourquoi on a hésité; c'est la vertu de ce métier hautement relationnel : dès qu'on est avec les autres, d'autant plus si on apprécie et estime ces autres, tout se résout, on est lancé. Et puis rêveusement on regarde les dames dont la délicate architecture est pour chacune différente, et cela donne une idée de l'infini. Celle des hommes sûrement aussi, mais je regarde moins ; question d'habitude.