jeudi 29 mars 2012

L'utopie, par définition, nest pas là


Avec le soleil reviennent les terrasses, et les gens dehors assis. Mon crayon salive. Il est certains qui dessinent longuement, travaillent leurs effets, savent faire. Mon utopie du dessin est celle-ci : dessiner sans réfléchir, d'un seul trait indélébile, qui aille parce qu'on ne peut pas l'enlever, et que cela soit ça. Quoi ? Tout à fait ça.

lundi 26 mars 2012

Le fou du roi avance de biais ; c'est la règle

Le Cardinal de Guéant, Chancelier Fourbe de film hollywoodien, l'a dit clairement : "Toutes les civilisations, toutes les pratiques, toutes les cultures, au regard de nos principes républicains, ne se valent pas", "Est-ce que le parti socialiste trouve qu'une civilisation qui asservit la femme, qui bafoue les libertés individuelles et politiques, qui permet la tyrannie est une civilisation qui a la même valeur que la nôtre ? Qu'ils répondent !"
Bon, on en a beaucoup parlé, mais la mécanique me fascine. Parce que justement, ils désignés ont répondu. Mais avec des arguments moraux du genre : "on ne peut pas hiérarchiser les civilisations", qui justement donnent du grain à moudre à ceux qui pensent pareil de Sa Fourberie. Parce que ce genre d'argument, ça tombe sous le coupe du "politiquement correct de gauche", sur lequel Le Grand Malsain surfe avec aisance.
Parce que de quoi parle-t-on ? "La civilisation a une définition dans la langue française. C'est un ensemble de caractéristiques qui forment un groupe humain: l'histoire, la culture, un héritage intellectuel et moral. Et c'est bien cela dont je veux parler." précise le Ministre des Outrages. Du coup, tout le monde comprend, et dans un sondage trouvé je ne sais plus où, le quart des gens interrogés trouvaient les propos inacceptables, et la moitié les trouvaient mal interprétés. Donc les trois quart des sondés étaient dans le panier du Grand Persifleur.
Ben oui, parce que ce n'est pas scandaleux, ce qu'il a dit : simplement c'est dépourvu de sens.
La notion de civilisation est une notion sans consistance, sans limite et sans structure, et c'est en ça qu'elle peut avoir une utilité intellectuelle : en tant que notion floue et plastique, très englobante. Du coup, si on ne peut pas hiérarchiser deux civilisations, c'est qu'on ne peut pas les comparer, c'est tout. Les civilisations n'ont pas de limites claires, ni dans l'espace ni dans le temps, et toutes peuvent produire tout et son contraire, le meilleur comme le pire. Donc on ne peut s'en servir comme éléments algébrique pour quelque calcul que ce soit, ni pour les hiérarchiser, ni pour décrire leur affrontement.
Donc, Guéant, le Finaud, n'a rien dit : et ceux qui voulaient entendre "les Arabes pas chez nous" l'ont entendu, et ceux qui s'en sont scandalisé on réactivé le mépris que leur vouent les premiers. Dons, en terme de jeu d'échec, c'est un très joli coup : tout dire sans rien dire, et faire l'offensé. Le Chancelier Fourbe, dans les films hollywoodiens, est toujours le plus intelligent. Il finit précipité du haut de l'une des tours du château. Plus que 27 jours.

lundi 19 mars 2012

Parfois taper sur des caisses et des rondelles crée de la pure beauté

J'aimerais pas que mes enfants jouent de la batterie. C'est un bel instrument mais infernal en chambre. Il y a des tas de batteurs qui font leur métronomes et ils jouent bien quand on les oublie. Et puis d'autres c'est autre chose : ils sont au centre, ils créent l'espace musical comme une charpente et les autres se glissent dedans. Joey Baron est comme ça. Entendez dans la vidéo qui suit le moment où il commence : Zorn et Douglas jouent, puis d'un coup il arrive et aussitôt la musique a un plancher, des murs, un toit, et Greg Cohen à la basse coule délicatement une sorte d'enduit souple qui rend ça moelleux, puissant mais gemütlich, et Baron jusqu'au bout tient sa charpente énorme où les deux potes de souffle déambulent à un pas de promenade. Quand je les ai vus à Vienne il y a quelques années, j'étais en lévitation tout le temps, je n'ai atterri qu'aux dernières notes ; et encore, pas tellement atterri.

vendredi 16 mars 2012

y'a plus d'saison, la fourrure devient inmettable


Parlons du temps, c'est universel. Je sais pas si c'est une conséquence de l'âge mûr, qui fait que l'on ne reconnaît plus rien de ce que l'on s'était habitué à connaître, mais le temps, vraiment, je me demande comment il évolue. L'hiver fut torché en quinze jour arctiques où la Saône gela d'un bord à l'autre, au grand dam des mouettes qui arpentaient cette banquise à pieds avec cet air fâché des mouettes, et d'un coup tout dégela et recommencent ces jours de guérilla thermique où je ne me déplace plus que par bond, dans l'ombre, pour échapper au soleil. Puis pfffit, repasse un vent glacé qui sent fort le pelage d'ours blanc (même odeur que le grizzly, mais avec davantage de phoque). Et puis le vent tombe d'un coup, et dans mon manteau boutonné, je bous. Pour une année de fin du monde, je trouve que la météo est bâclée.

dimanche 11 mars 2012

Le mystère du colis vide


Il y a des gens qui lisent mon livre. Certains ne l'aiment pas, cela arrive. Comme moi je le vois mal, puisque je suis dedans, je me contente d'entendre ce que l'on dit. Mais quelque chose me laisse perplexe, perplexe avec une pointe d'ironie : certains trouvent que je dis des banalités dans ce livre; que j'aligne des lieux communs; que j'expose des idées rebattues. Bon, jusque là je comprends. Mais aucun de ces contempteurs, aucun, strictement aucun ne cite l'une de ces idées banales. Du coup, j'ai lu mille fois cette critique là, et je ne sais toujours pas de quoi il s'agit. Je n'en ai pas la moindre idée. C'est très étrange de subir une critique et qu'elle soit vide. C'est comme un colis piégé, mais qui n'explose pas. Au début, je me disait "Ah bon ? ", parce que je suis bon garçon, je crois ce qu'on dit ; et puis depuis, bien j’attends, qu'on m'explique. Mais rien ne vient. La critique est toujours là, mais vide. Que veulent-ils dire, ceux qui disent que j'ai des pensées banales ? Et pourquoi ne précisent-ils jamais. C'est un mystère à méditer derrière une petite bière.

mercredi 7 mars 2012

Les autres éxagèrent toujours

Deux Américains à Paris se régalent d'huîtres. J'adore les Américains d'âge mûr, éduqués, fortunés, qui viennent en couple à Paris : je crois les entendre penser "J'adore paris", et je crois voir défiler en leur âme cinéphile tout ce qu'Hollywood raconte sur la Ville Lumière * (en français dans le texte).
On dit toujours des bêtises sur les autres.
Parfois certains semblent croire à ces bêtises. C'est étrange. Quand j'entends Fillon dire :« les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé »




Il l'a fait...le premier ministre, l'air de rien, parle comme OSS
117...ce film dit vraiment plus qu'il n'en a l'air