dimanche 21 février 2010

Le peuple des fourmis

C'est drôle comme on voit des gens qui croquent, ici et là, dans la rue, dans les cafés, les musées, partout. Avant, ils n'y en avait pas, ou très peu, ou de vrais artistes identifiés par leur aspect bohème et illuminé. Maintenant, on en voit souvent. Il y a quelques années j'avais un mal fou à trouver des carnets blancs. Seules les marques spécialisées en produisaient, plutôt au compte goutte. Maintenant, il y a un rayon carnet blanc dans toutes les librairies, des marques comme Canson ou Quo Vadis se jettent dans la concurrence, dans le sillage de Moleskine. Il est possible que la pratique du dessin se répande. Je ne sais pas quoi penser d'être ainsi dans dans un courant de mode sans guère l'avoir choisi. C'est incroyable, ces envies intimes que l'on a, tous ensemble.

mardi 16 février 2010

Lecture générale



Vous en doutiez ? Je me demande si parfois je ne me concentre pas mieux dehors que dedans. Faut dire que dedans ça circule. Dedans aussi, mais dehors, on ne me demande rien.

Mais parfois il y a davantage à lire sur les visages que sur les pages. Alors le spages n'avancent pas. Mais c'est cela, lire, aussi : lire tout.

lundi 15 février 2010

Des gens comme s'il en pleuvait

Quelques faces diverses d'une irressemblance flagrante. Le premier était au bar et regardait les autres clients dont moi d'un air peu amène; le deuxième était en total look skinhead, avec Doc Marteens, jean trop court, veste de treillis avec des insignes noirs et un nom scandinave; le dernier était un beau Noir à tête de philsophe antillais. Le premier était inquiétant, je crus le deuxième complètement fou, je fus rassuré par l'extraordinaire conformité du troisième à une image convenue. Il y a des gens pleins la ville.

samedi 13 février 2010

Le monde dans lequel on vit



Deux informations d'un coup, coup sur coup dans le journal radio du matin, qui me mirent dans un état mêlé d'horreur et de réjouissement. D'horreur tant c'est horriblement symptomatique des temps angoissés et régressifs dans lesquels nous vivons, et réjoui, parce que quand on y pense avec un peu de distance, c'en est drôle d'énormité. Mais on vit dedans.

Besson, l'inénarrable Besson, ministre du Ministère de l'Inutilité Nationale et de la Répression aux Frontières Intérieures avance un nouveau projet de loi où "
l'administration peut décréter "zone d'attente" de façon ad hoc, le lieu où sont découvertes "un ou plusieurs étrangers" arrivés "à la frontière en dehors d'un point de passage frontalier". Cette possibilité offerte à l'administration permet de légitimer la privation immédiate de liberté des personnes ce qui est le cas en zone d'attente, aujourd'hui réservées aux principales frontières aéroportuaires." Je cite Le Monde.
En gros toute zone du territoire peut-être immédiatement transformée en prison, toute zone où sont trouvés des étrangers peut être transformée aussitôt en camp de rétention.
Dans le principe, quand on y pense, c'est tout à fait effrayant.


Ko Siu Lan, artiste chinoise, dont moi non plus je n'avais jamais entendu parler, mais je n'y connais rien, Ko Siu Lan, donc, avait arrroché une oeuvre à la façade des Beaux-Arts de Paris, dans le cadre d'une expo collective. L'oeuvre, c'était deux banderoles marquées des mots "Gagner/Travailler", "Plus/Moins". En marchant, on pouvait lire toutes les combinaisons de ces quatre mots...Réjouissant. Dans l'après midi, l'oeuvre (les banderoles, quoi) était décrochée. L'administration des Beaux-Arts la trouvait trop dérangeante. Elle avait choqué. On l'a décrochée. Dans les jours qui viennent, l'Ecole des Beaux-Arts doit, paraît-il, négocier ses subventions auprès du ministère. La Chinoise tombe de l'armoire, trouve incroyable que cela lui arrive en France. Le bon côté, c'est qu'en France les mots redeviennent subversifs.

Du coup, moi je dessine des baleines, au stylo bille. Parce que tout le monde aime les baleines, et parce que le stylo bille ne coûte pas grand chose. Pas besoin de subventions.

lundi 8 février 2010

La limonade du Dimanche


Devant la porte de l'Eglise Saint-Georges, il y a un mendiant, comme devant toutes les églises de la Chrétienté, et ce depuis des millénaires. Devant la cathédrale Saint-Jean, c'est une vraie cour des miracles de marginaux à chiens, de clochards et de gothiques, un peu comme ce qu'on raconte des églises médiévales. C'est patrimonial en diable, tout ça. Mais la Police Municipale rôde et verbalise.



Mais l'église Saint-Georges est spéciale. La messe est en latin, les prêtres en soutane, et la messe des dimanches est suivie par des bourgeois catho très catho très bourgeois, et des jeunes scouts d'Europe en uniforme. La limonade de Marinette s'est ouverte juste devant le porche, une grande vitrine, juste del'autre côté de la rue, une rue étroite du Vieux-Lyon. Le lieu idéal pour voir la sortie de la messe. J'ai remarqué que les jeunes cathos ont un cou étrange : long, un peu décharné, un cou comme on les portait dans les années trente. Ce doit être la coiffure. "Alors, c'est bon pour l'inspiration, la Limonade de Marinette ? me demande le gérant. C'est sûr.

samedi 6 février 2010

Crocodile de cirque

Il y avait dans le métro une affiche merveilleusement absurde : elle annonçait un cirque, et dans un petit coin en bas, l'attraction terrible : Karah Kawak et ses crocodiles géants. Le nom et le monsieur nous ont fait tellement rire qu'Antonin l'a pris en photo avec son portable pour que je le dessine. Au fond, ça me rappelle les illustrés que je lisais enfant, ces bédés de petit format, en noir et blanc, mal scénarisées, mal dessinées, que les parents n'a&imaient pas mais dont les enfants d emon âge se gavaient. Il y avait là toute une mythologie très ancienne maintenant, un mélange de Fellini, de Western en toc, de fils de la jungle en carton. Tout cela a disparu dan sle modernisme des anées 80. Sauf en certains endroit, comme le coin inférieur gauche d'une affiche de cirque.

mardi 2 février 2010

Course de lecture


Duo de lecteurs penché sur l'Equipe. Il paraît que l'Equipe est le premier quotidien de France par son tirage, et son nombre de lecteurs. Je ne l'ai jamais lu. Mais dans les cafés le matin, il est très lu. Je dois passer à côté de quelque chose. Quelque chose qui passionne mes contemporains, mais me laisse froid. Tant pis. Il est assez de choses autour de moi pour m'intéresser pour le reste de mes jours; cela suffira bien.